jeudi 19 mai 2011

LA PROIE


Il y a quelques temps j’ai demandé au Blond Cactus de bien vouloir m’écrire un sujet sur le dernier film qu’il avait vu. J’ai malheureusement pris trop de temps pour mettre son post en ligne… mais comme je souhaite que vous fassiez connaissance avec cette nouvelle recrue alors je me suis dit que ce petit bijou pourrait vous inspirer pour la sortie du DVD du film La Proie dans trois mois.
Bonne Lecture.

CP

La Proie

Pop-corn et fauteuil rouge sur fond de traque et rebondissements

Un film d'Eric Valette avec un Albert Dupontel plus rapide que l'éclair.
un film d'action, un policier, un thriller, c'est tout à la fois ! ce film s'appelle LA PROIE

Le héros (Franck Adrien joué par Dupontel) est en prison pour un braquage, il est co-détenu avec un type qui jure n'avoir rien fait et à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.
Franck fait des envieux, il a planqué 1 millions d'euros.
Franck a encore quelques mois de prison devant lui, il tient le choc grâce à sa femme et sa fille de 5 ans (qui ne parle pas, détail d'importance)
Un maton vereux permet à un russe et 2 de ses potes de venir faire la peau au co-détenu de Franck qui est accusé de viol sur mineure de 17 ans. Franck s'en mêle et défend Jean-Louis Maurel.
1ère grosse baston, là, on voit que Dupontel, la bagarre, c'est son truc ! (on se souvient alors des conseils prodigués dans 30 millions de Mamies pour faire fuir l'assaillant... il ne leur a pas pissé dessus mais on n'en est pas loin !)
Entre-temps, Jean-Louis est innocenté et sort...
Franck lui demande de délivrer un message à sa femme qui a besoin d'argent pour payer nounou et orthophoniste (il lui confie où est la planque !)
Un type vient alors voir Franck au parloir, il lui avoue ses soupçons énormes sur Jean-Louis qui serait un vrai de vrai pédophile, serial-killer...
Et Franck comprend qu'il a commis une bourde en faisant confiance à Jean-Louis !

Entre temps, le russe et ses copains veulent se venger de la rouste qu'ils se sont pris... 2ème grosse baston (retour des conseils de self-défense à 30 millions de Mamies, le coup de la morsure est cette fois bien présent ! j'ai aimé aussi l'écrasage de face sur le crépit !) et, Franckie s'évade !

Commencent alors courses poursuites infernales, à pied (qu'est-ce qu'il court bien !!), en voiture (on sent la patte des Julienne), ça mitraille dans tous les sens, grosses cascades ça ne s'arrête plus !

Je ne raconte pas le reste, je vous laisse découvrir tout ça en salle !

Qui poursuit qui ?? là est l'intrigue du film !

Un Dupontel toujours aussi bon dans son registre (de Dupontel ! faut pas s'attendre à rire, quoi...) je ne m'en lasse pas.
Un vrai-faux gentil très bien interprété
Une cruche de policière qui le fait bien
Une petite fille qui ne parle pas mais qui est très touchante



Petits bémols : la police qui roule en X5 et l'armée en jeep et aussi un tueur en série qui rattrape sa victime en marchant alors que celle-ci court pour sauver sa peau.

Et vous, vous l'avez préféré dans Odette Toutlemonde ou dans Le Convoyeur ??

The Blond Cactus

jeudi 12 mai 2011

En attendant le Songe…



C’est en voyant des spectacles comme celui-ci que j’aime le théâtre. Irina Brook revient à Paris, après une longue tournée, avec son adaptation poétique et inventive d’un des plus grands chefs-d’œuvre du théâtre baroque « Le songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare. J’avais vu ce spectacle étonnant il y a quelques années  et je vous conseille très vivement d’aller le voir.

Le pari d’Irina Brook était de monter un spectacle populaire, au sens noble du terme, sans artifice ni gros budget. Le résultat est brillant. Elle nous transporte avec talent dans son monde imaginaire, « son songe ».

Le metteur en scène réussit à rassembler et à conquérir un public divers et varié dans une ambiance festive. Elle redonne au théâtre la possibilité de réunir aussi bien les intellectuels que les amoureux du divertissement. Elle ne se contente pas de faire une mise en scène classique d’une des pièces les plus jouées au monde. Avec cette création, elle nous propose une relecture contemporaine de l’œuvre pour la sublimer et surtout la rendre plus accessible.

Le spectacle est né de son désir de faire du théâtre en dehors des lieux traditionnels de représentation. Son ambition était de toucher un auditoire plus large. En effet En attendant le songe… a été conçu pour pouvoir être joué « sous les étoiles, parfois les étoiles de la banlieue parisienne, en plein campagne, dans la cour d’une ferme abandonnée, dans le parc d’une petite mairie, dans une forêt ». Le metteur en scène s’est octroyé beaucoup de libertés pour que son spectacle s’adapte à tous les milieux, mais le texte et l’univers de Shakespeare demeurent respectés.



Pour rester au plus proche du théâtre baroque qui privilégie l’illusion et l’irrationnel, Irina Brook  a choisi de ne travailler qu’avec des hommes comme au XVIe siècle. Le rire survient alors à cause du décalage entre le texte et le jeu des acteurs. Les comédiens se travestissent pour jouer le rôle des femmes, cela donnant lieu à des scènes burlesques. Fidèle au travail de Shakespeare, Irina Brook use de la folie, du déguisement et de la complexité de l’histoire. Elle s’adresse directement à notre sensibilité, à notre imagination. Ce spectacle est drôle et léger, mais pose de vraies questions sur le fondement de la nature humaine. Dans Le Songe d’une nuit d’été s’entrecroisent, de façon onirique, amoureux transis, personnages magiques, rois et reines, artisans, une troupe de comédiens amateurs…

Pour la création de ce spectacle, Irina Brook a fait entièrement confiance à ses six acteurs, qui ont beaucoup travaillé à partir d’improvisation sur le plateau. Par ailleurs en voyant En attendant le songe… j’ai évidemment pensé à l’ouvrage de Peter Brook (grand metteur en scène et père d’Irina) L’espace vide. Dans ce livre il explique ce qu’est pour lui l’absence de décor, ce que ça implique, ce que ça met en évidence. L’espace vide est créé par le metteur en scène pour laisser libre cours à l’imagination du public. Il a aussi une influence sur l’acteur, sur qui repose alors tout le spectacle. Son rôle devient essentiel. La scène ne doit pas être complètement nue mais dépourvue de tout ce qui pourrait parasiter le jeu de l’acteur et encombrer l’esprit du spectateur.



Il me paraît évident que, consciemment ou inconsciemment, Irina Brook s’est inspirée de cette notion décrite par son père, car son spectacle s’inscrit tout à fait dans cette démarche. La magie du théâtre opère sans décor, sans costume réaliste. C’est cet espace vide qui fait que le spectacle a une portée universelle, qu’il s’adresse à tous.

En attendant le songe… est une perle rare, un spectacle hilarant et novateur à voir absolument pour sa singularité, mais surtout pour ce qu’il apporte au théâtre. Il contribue à la popularisation de celui-ci, qui ne peut pas et ne doit pas rester élitiste. Il est de ces spectacles qui enchantent et donnent une légitimité à l’art, En attendant le songe…en fait partie.

A partir du 19 mai au  petit Théâtre de Paris :


Candy